Crownstein #2 - Compte-rendu du second tour et OMYGOD.
Dans l'épisode précédent : Crownstein #1
Compte-Rendu : TOUR 2
Le Labyrinthe se réveille ! Les monstres émergent de partout pour attaquer les Maisons qui ont démarré leur descente jusqu'à l'Abysse. La plupart des maisons ont été touchées par les attaques des monstres sans essuyer trop de pertes, mais des attaques 👀 furtives 👀 ont eu raison de la Prophète Lexya de la Maison Kyzeal et grattent petit à petit les machines de guerre de la Maison Ironhart.
La Maison Ouranos a subi de lourdes accusations sur la mort de la Prophète Lexya, et tente de montrer patte blanche en défendant les Grandes Portes à l'entrée du donjon, qui ont essuyé des assauts la semaine dernière. Les portes n'ont pas été attaquées ce tour. La Maison Ouranos et Kyzeal, bien qu'ayant des relations tendues, ont chacun pu installer une base relai dans la Forêt Enchantée : ils sont les plus proches de la Couronne pour l'instant !
La Maison Euryale continue d'avancer tranquillement ses troupes et dévie les attaques de squelettes dans les Cavernes. De la même manière, la Maison Incarnat ayant avancé ses Enchanteresses Rouges dans la Forêt Enchantée pour soutenir la Maison Kyzeal a pu contenir deux attaques de monstres.
En ville, les Maisons continuent de faire croitre leur puissance en achetant de nouvelles unités, mais un incident lors du Premier Conseil de Guerre des Maisons vient rebattre les cartes : organisé par Iskandar Ironhart, la réunion censée centraliser les assauts des maisons pour faire front commun s'est transformé en chamailles diplomatiques. Iskandar attaqua le chef de la Maison Incarnat, le tuant à mains nues, avant de se tourner vers Elias, le chef de la Maison Kyzeal. Iskandar, déjà contaminé par le poison, mourut sans finaliser son plan et le conseil fut ajourné.
Les actes barbares de la Maison Ironhart ont forcé le gouvernement de Clarine à révoquer son alliance avec elle, posant un oeil noir sur leurs pratiques. Dans la foulée, la Maison Benitez frappe aussi les défenseurs du désert en réclamant une de leurs usines gràce au monopole. Un climat de tension générale plane au dessus des Maisons...
Les Actions de Monde
La semaine dernière, j'évoquais que les règles du gestion de faction de Worlds Without Number étaient quelque peu rigides. Certains auraient pu dire même que nous ne faisions que jouer à un jeu de plateau, superposant une interprétation théâtrale par dessus à l'aide du play-by-post, comme des joueurs de Diplomacy un peu trop investis ! Ce n'est guère plus le cas depuis ce second tour : nous sommes revenus à 100% dans le territoire du JDR, et dans celui du Braunstein.
Chaque faction dispose d'une nouvelle action gratuite par semaine, que j'ai nommée "Action de Monde". Ces actions servent à créer du jeu qui n'est pas couvert par les règles de WWN : on ne peut pas s'en servir pour acheter une unité ou attaquer de nouveau (cela déséquilibrerait trop le jeu), mais permet d'obtenir des informations dans le donjon ou dans la ville, de préparer le fameux assassinat du Conseil, ou encore pour agir à un niveau plus précis pour personaliser une unité. La seule limite, c'est votre imagination ! (ça vous rappelle quelque chose?) Quand un joueur me propose son Action de Monde dans son canal privé, il doit me donner son intention (ce qu'il cherche à obtenir) et sa méthode (comment il s'y prend). Suite à cela je fais un arbitrage sans possibilité de négociation : c'est à prendre ou à laisser. Si le joueur ne mord pas, il perd son action libre du tour.
Cette nouvelle règle rajoute la "couche JDR" qui manquait dans le premier tour de ce battle braunstein. Ce n'est pas un arbitrage seulement roleplay : je traduis chaque action libre en un avantage physique dans la diégèse en donnant aux joueurs une transcription dans le langage du jeu. Par exemple : l'assassinat perpétré par la Maison Ironhart contre les chefs Incarnat et Kyzeal ont découlé d'un test opposé où le perdant voyait son chef tué en RP, mais le privant aussi de sa prochaine action principale. La Maison Incarnat et Ironhart vont devoir donc sauter une partie de leur prochain tour, avec une double peine pour feu l'attaquant Iskandar Ironhart qui voit aussi son alliance avec le Roi disparaître, se traduisant par une taxe sur les unités peu coûteuses du fait de son impopularité. Comme dans le JDR conventionnel, je laisse mes joueurs faire ce qu'ils veulent, puis j'utilise une abstraction du jeu (règle) pour faire de ce moment une réalité impactante.
Je n'en parle pas non plus dans le blog pour ne pas spoiler les participants de Crownstein, mais les Actions de Monde ont lancé quelques factions dans des quêtes personnelles qui rajoutent encore plus de couleur à l'univers et leur permettent de vraiment exister. Les informations qui émergent de cette phase servent de monnaie d'échange toute la semaine dans le jeu diplomatique, ce qui se traduit aussi dans les actions de factions plus rigides.
Bref, si vous faites un braunstein, vous devrez faire des arbitrages comme celui-ci car c'est cette liberté d'entreprendre qui rend l'expérience si singulière, pas simplement un système rigide d'affrontement PvP. Il peut être intéressant pour vous de garder une trace écrite de ceux-ci pour les jurisprudences, mais Discord se charge de ça pour moi.
Partager la Narration et la Place du Méchant
En tant qu'organisateur du braunstein, je n'ai - par défaut - pas accès aux messages privés entre les factions. Certains joueurs m'envoient des copies d'écrans pour confirmer des actions en équipe, mais beaucoup créent entre eux sans ma supervision. La Maison Ironhart a même créé plusieurs personnages, un lieu en ville où a eu lieu de Conseil de Guerre, je les laisse totalement faire !
Tous les joueurs étant MJs, ils savent comment forcer d'autres joueurs à l'action en incarnant des personnages hauts en couleurs. J'ai cru que la partie allait se diriger vers une stratégie de la tortue où tout le monde allait défendre ses intérêts et diriger ses attaques vers ma faction de donjon, mais il a suffi de quelques joueurs volontaires pour briser ce schéma et lancer les hostilités. J'angle légèrement le jeu vers les affrontements entre factions par le biais de moyens détournés car je veux expérimenter le format, mais les joueurs acceptent de prendre la place du méchant sans que j'aie à forcer et c'est agréable.
Pour le MJ conventionnel habitué à la schizophrénie de jouer les soutiens et les ennemis des PJs, c'est une respiration bienvenue de voir que les conflits entre factions nourrissent déjà bien assez le jeu. Je pense que si j'avais rajouté deux autres joueurs (8 factions)... je n'aurais même pas eu besoin de jouer une faction et nous aurions des triangulaires de drama intenses.
Certains joueurs dans le groupe sont amateurs de play-to-lose ou play-to-lift et je dois dire que ce n'est pas spécialement ma tasse de thé en jeu conventionnel quand je vois que cela est forcé. Le faire sur du Braunstein n'a pas le même effet à mes yeux : le brouillard de guerre intrinsèque à la proposition gomme l'effet "démonstration de vertu" que j'ai pu constater dans le passé. Sur Crownstein, en plus de faire semblant de perdre, tu peux aussi perdre tout court par la main d'un autre joueur et ça, c'est cool. L'immersion dans un Braunstein et dans son monde se fait plus facilement à mon avis si l'on dispose d'une volonté de gagner le jeu, mais si quelqu'un veut faire exprès de perdre, il ne gâche que sa propre expérience, sans prendre à témoin toute la table.
Pour continuer la réflexion...
Quelques pistes sur la suite des évènements, en rapid-fire :
- Comme j'ai beaucoup d'unités, je prends mon tour tout le long de la semaine au lieu de le faire d'un seul coup après tout le monde : cela permet de brouiller les pistes entre les attaques de joueurs et les attaques de ma faction MJ.
- MERCI KEVIN CRAWFORD pour tes unités furtives dans les factions de WWN. Cela rajoute un maximum à la paranoïa nécessaire pour que ces jeux fonctionnent, et permet aux joueurs d'oser attaquer d'autres joueurs. Ceux qui ont déjà eu un Templier Noir dans leur base de Starcraft savent de quoi je parle.
- Ma hype de retourner à la table s'est transformée : j'ai envie de tester un truc plus conventionnel pendant Crownstein pour voir comment les deux dispositifs pourraient communiquer, mais cela voudrait dire bloquer une soirée où je pourrais recevoir des ordres importants... jouer à Crownstein ou à Crownstein ? Cruel dilemme !
- Le format temps long en play-by-post colle à peu près au temps en jeu pour que les unités bougent, comme un ersatz de "1:1 time" qui revient à la mode ces temps-ci. Cela crée chez moi une nouvelle envie de penser au JDR tout au long de la semaine, en imaginant ce que pourrait faire les différents personnages. Ce qui est cool, c'est que je n'ai pas besoin d'attendre ! les personnages bougent vraiment toute la semaine, et j'engage avec eux pour des petites phases de jeu à l'écrit avant de retourner à mon quotidien.
- La fin du tour telle que je la perçois aurait pu cristalliser chez moi quelques frustrations si j'étais joueur (j'suis un peu salé quand je perds). Des gens ont perdu des unités chères, et d'autres n'ont pas pu finir leur tour par manque de temps. Est-ce que cela peut nuire au jeu ? Wait and see.
Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour continuer l'aventure ! Bouzi.